LES 8 MEMBRES DU YOGA

L'image contemporaine que les gens se font du yoga nous fait toujours sourire, car pour nous, le yoga, c'est tellement plus que les postures physiques, aspect auquel se limite celui-ci pour bien des gens. Le yoga, c’est un ensemble de valeurs, de principes, de guidances pures, favorisant des comportements d’amour et de compassion. Les asanas ne sont qu’un seul outil de ses 8 branches. Allons donc les explorer ensemble.
 

Yamas 
Ce sont les principes éthiques, les comportements de base, que tu devrais viser à mettre en application dans ta vie quotidienne, dans tes relations avec les autres et avec toi-même.
 
1. Ahimsa, la non-violence
Pratiquer l'Ahimsa, c'est respecter ton propre corps - et celui des autres - dans l'optique que nous ne faisons qu'un. Dans un mode de vie yogique, ça se traduit par des gestes de compassion posés autour de soi. Faire des gestes de don de soi dans la non-violence sans t’oublier; les guidances et intentions pures qui ont pour but d’aider les gens, et non de satisfaire des besoins personnels de survie, tels que le pouvoir et l'expansion. Vivre l'Ahimsa, c'est également créer un environnement sécuritaire pour toi et ceux qui t’entourent, où tu peux exprimer qui tu es vraiment sans te limiter, te restreindre ou faire violence à ta propre personne.
 
Tranche de vie de la fondatrice Doshayoga, Claudine

« Mon passé est marqué par un profond mal être duquel je n’avais pas conscience. J’ai eu, pendant longtemps, des troubles alimentaires qui se caractérisaient par de la suralimentation, suivie de périodes de privation. Une vraie violence envers mon corps physique, mais qui me faisait moins mal que de faire face à mon monde intérieur, et ça, au moins, j’avais du contrôle dessus. J’ai également essayé l’automutilation, partant des mêmes principes, mais j’ai arrêté rapidement, car j’avais honte, ça se voyait physiquement, alors que l’hyperphagie/anorexie, personne ne le voyait. » 
 
2. Satya, l'honnêteté
C’est-à-dire toujours être honnête avec toi-même et les autres. On t’entend déjà; mais si la vérité fait trop mal? Notre réponse est : « Si ça te fait plus de bien que ça fait de mal à l’autre – alors dis-le, ou fais-le, mais dans le cas contraire, abstiens-toi. Chose certaine, c’est qu’on ne devrait jamais mentir pour donner du plaisir. »
 
Tranche de vie de Claudine

« J’ai toujours menti dans mon passé. J’avais tellement peur de me faire dire non que j’esquivais la vérité ou la transformais à ma façon. Tout ça, de façon très inconsciente, mais clairement, il y avait une partie de moi qui était consciente, car c’est également à ce moment que j’ai développé multiples comportements autodestructeurs (alcool, drogues, suralimentation) et que ma voix s’est éteinte.»

3. Asteya, ne pas voler.
Ne pas voler, dans toutes les sphères de la vie, donc également dans la sphère énergétique. Peut-être que tu ne voles pas d’objets physiquement, mais qu’en est-il de l’énergie? Quand tu feel down, vas-tu prendre l’énergie de ton copain.e ou de tes ami.e.s? C’est là le but de développer une abondance infinie d’amour ou de ressources pour toi, qui ne s’épuiseront jamais, pour qu'ainsi, tu n’aies jamais à voler aux autres. Ne t’inquiète pas, nous sommes là pour toi pour t’aider à le développer! Ne pas voler, c’est se libérer du désir d’avoir quelque chose que d’autres ont gagné ou payé pour obtenir.
 
4. Brahmacharya, honorer toi-même et les autres à travers tes relations

Brahmacharya nous encourage à préserver notre énergie, c’est une forme
d'autocontrainte des plaisirs simples de la vie comme la nourriture, les activités et la sexualité afin de pouvoir plonger encore plus dans la connaissance de soi et des textes sacrés. Il est vrai que dans la tradition, le yoga encourage à exercer uniquement des relations d’amour divin, et prône donc le célibat afin de préserver l’énergie dans sa totalité. Dans cette optique, la sexualité purement physique ne serait pas explorée, pour plutôt se concentrer sur les études spirituelles, la dévotion et la solitude. Par contre, comme Iyengar le mentionne, « sans expérimenter l’amour et le bonheur humain, nous ne pouvons pas connaitre l’amour divin. »
 
Tranche de vie de Claudine

« Je suis une adepte du tantra, ce qui m’a permis de mieux comprendre l’échange d’énergie au niveau sexuel, et comment utiliser celui-ci pour élever ma propre énergie. Sans non plus devenir fou, nous sommes venus sur terre vivre une vie d’humain et une petite poutine de temps en temps, ça fait du bien pour se rappeler nos vices d’humain. Jusqu’au jour où l'on n’en voudra peut-être plus. À suivre. Tant et aussi longtemps que tu n’utilises pas l’énergie sexuelle  à des fins vicieuses et perverses, faisant souffrir autrui - incluant toute forme de non-respect qui peut déboucher sur une profonde violence intérieure et extérieure (himsa) - tu es dans la bonne voie. »
 
Brahmacharya implique également de se respecter dans ses ressources. D'arrêter de travailler avant d’être épuisé, de connaitre et accepter sa limite pour éviter tout orgueil et entêtement, autant dans la vie que dans la pratique du yoga, pour laisser-aller lorsque c’est nécessaire.
 
5. Aparigraha, non-convoitise de l’inutile
Ne pas accumuler sans nécessiter, comme en réponse à une émotion que l'on ne veut pas confronter, ou encore pour combler un manque quelconque. Convoiter, c’est désirer ardemment ce que l'on n’a pas et que l'on observe chez autrui. C’est malheureusement bien souvent l’étape qui précède le vol, l’adultère, la jalousie, le mensonge et le crime.  C’est un état d’insatisfaction profonde.
 
On parle également d’amour inconditionnel ici; donner sans attentes, simplement parce que ça fait du bien, sans jalousie, sans désir malsain, simplement de la générosité de l’âme. Éprouver un plaisir à faire l’action, et non pas envers sa finalité comme telle, autant dans la vie que dans la pratique du yoga.