SYSTÈMES NERVEUX SYMPATHIQUE ET PARASYMPATHIQUE
Il était une fois une petite gazelle qui se gambadait dans le pré. Elle s’amusait, elle riait, elle gambadait. Elle était pleinement connectée au moment présent. Ses fonctions exécutives étaient maximales de même que ses capacités motrices globales et fines. Elle était en parfaite santé émotive et physique.
Jusqu’à ce qu’apparaisse au loin un guépard. Le "système d’alarme" de la gazelle se mit alors en marche. Elle tomba en mode SURVIE par l'engagement de son SYSTÈME NERVEUX SYMPATHIQUE. Tous ses sens s’aiguisèrent; sa vision devint globale afin d'être capable de tout voir, son sens du toucher s'éveilla, son ouïe devint capable d’entendre tout autour d’elle. Son énergie se déplace au niveau de ses épaules et ses hanches. Elle est prête à COMBATTRE – FIGHT, mais le problème, c’est que le guépard est plus fort qu’elle. Elle ne peut pas se battre contre lui. Deuxième réflexe enclenché : FUIR – FLIGHT! Elle cherchera donc à utiliser l’énergie maintenant emmagasinée dans ses hanches pour fuir le danger, mais le guépard est plus rapide qu’elle. Il ne lui reste qu’un seul réflexe possible pour survivre; FREEZE – FIGER. Au moment de figer, son système nerveux est toujours en mode sympathique, ses cinq sens bien activés, prêts à combattre un danger, mais cette fois sans bouger...
Imaginons-nous maintenant que notre gazelle est un humain, et que le guépard représente nos dangers quotidiens; que ce soit une discussion, une tâche, une personne ou un lieu que l’on appréhende. L’être humain est constamment en mode "survie", en activation de son système nerveux sympathique, les sens bien activés, l’attention dispersée à travers tous les stimulus environnants, pour pouvoir combattre ou fuir un danger imminent. Nos fameux TDAH ne seraient en fait que des gens qui essaient de survivre quotidiennement. Incapable de calmer leur système nerveux qui est en constant mode sympathique, car tout représente un danger imminent.
Revenons donc à notre gazelle, tombée en mode FREEZE pour survivre, qui réussit finalement à échapper au guépard par ce moyen, car il ne la repère pas. Notre gazelle, une fois tirée d'affaire, devra donc décharger cette énergie par des secousses vigoureuses des bras et jambes, des épaules et des hanches, là où s’est emmagasinée l’énergie de FIGHT OR FLIGHT. Après quoi, on la revoit gambader, rire et s’amuser.
Pour l’humain, c’est une tout autre chose, car après avoir figé dans une situation donnée, souvent dans une position où nous sommes soumis, par exemple par un besoin de plaire à des amis, copains, copines, par un sentiment de statut inférieur avec les parents ou le patron, un professeur. Il peut également s'agir de traumas plus majeurs; agression, violence, viol où l’agresseur est plus fort que la victime, etc. De nombreuses émotions sont générées durant ce trauma, des émotions difficiles à laisser aller, surtout dans notre société moderne qui tend à minimiser ce genre d’émotions telles que la peur, la honte, la culpabilité, l’injustice, l’humiliation, la tristesse, la colère, etc. Il est donc vraiment difficile de décharger l’énergie emmagasinée, car pour ce faire, il faut passer à travers lesdites émotions. L’énergie reste donc emmagasinée en nous, des jours, voire des années, jusqu’à ce que le corps ne soit plus capable de le supporter.
En effet, lorsque nous sommes en mode survie constamment, certains organes travaillent plus fort que d’autres, notamment nos glandes surrénales, qui sécrètent l’adrénaline. Dans ce contexte, le corps ne peut pas se guérir, refaire des réserves d’énergie, engendrer la régénérescence cellulaire, etc., car ces fonctions de guérison, digestion, croissance, sommeil, relaxation et élimination sans stimulant ne se font qu’avec une activation du système nerveux parasympathique. Il en arrive à un état d'effondrement total – aussi nommé burn-out ou dépression – qui est engendré par un système nerveux sympathique qui a été engagé sur une trop longue période et qui en vient à relâcher totalement – en mode parasympathique, mais cette fois par peur. Cet état est dangereux, car les ressources de notre corps physique sont épuisées et incapables de se mobiliser et/ou de se mettre en l’action.
Il est donc essentiel de retrouver un équilibre entre le système nerveux sympathique et parasympathique, et c’est là que le yoga entre en jeu!
Trois étapes pour calmer un système nerveux sympathique (SNS) :
- Conscience – prendre conscience des émotions enfouies et des activateurs de ces émotions
- Diminuer les stresseurs, entre autres en créant un environnement sécuritaire
- Augmenter les régulateurs, les choses qui font du bien, qui calment le SNS tel que le yoga, le massage, la méditation, la nourriture saine, la lumière du jour, l’hydratation suffisante, l’exercice ou encore le mouvement conscient.
Ces techniques ont un impact direct sur le système nerveux, par la synthèse de sérotonine – l’hormone du bonheur.
2 Leçons